Hello !
L’année tire doucement à sa fin, et l’article sur la face a bien tourné (je ne suis que fierté, même si je sais que 99 % des lecteurs sont des agrégatifs !). Et tiens ? Dirait-on qu’un fourmillement d’articles de Noël se prépare ? En guise d’aparté, histoire de ne pas seulement écrire cet article pour faire du teasing (même si c’est très tentant), j’en profite pour présenter ce chouette ouvrage : La Muse et le Compas : poétiques à l’aube de l’âge moderne, édité chez Classiques Garnier sous la direction de Jean-Charles Monferran. Une dizaine de contributeurs ont œuvré des années durant pour offrir au monde des curieux de tous poils trois textes que nous attendions tous avec une impatience non dissimulée – enfin, que ceux qui savaient que ces textes existaient attendaient avec impatience : TROIS ARTS DE SECONDE RHÉTORIQUE DU XVe SIÈCLE ! Les lecteurs que vous êtes vont sans doute m’arrêter là et me demander « oui mais Marielle, t’es bien mignonne avec ta seconde rhétorique, mais ça serait bien sympa de… 1/ nous expliquer ce qu’est la première rhétorique, déjà 2/ nous expliquer ensuite ce qu’est la seconde rhétorique ! » Patience, lecteur avide de nouvelles connaissances, patience ! Ce qui est appelé « seconde rhétorique » désigne tout simplement l’écriture en vers. Cela inclut donc la métrique, le travail des rimes, la disposition des vers, l’étude des formes fixes, des figures de style propre au vers etc. En somme : la poésie. Par opposition la « première rhétorique » est en réalité l’art de bien parler, ce que l’on appelle stricto sensu depuis l’Antiquité « la rhétorique ». Est entendu, cependant, sauf contre-indication des traités que tout ce qui est valable pour la première rhétorique l’est pour la seconde. Je développerai cependant tout ça dans un prochain article ! (Et oui, c’est bon, on y est pour le teasing!) Mais, me demanderez-vous : pourquoi faire un tel raffût SPÉCIALEMENT pour ce livre ? Eh bien c’est que l’un des trois traités présenté est l’Instructif de Seconde Rhétorique d’un auteur anonyme se présentant dans son propre travail sous le nom de plume de l’Infortuné. Ce traité est le seul traité – à ma connaissance du moins – du Moyen Âge théorisant en partie la pratique théâtrale ! On l’avait vu, le théâtre est perçu comme une pratique, elle échappe donc à la rationalisation du savoir. Eh bien bim, le traité de seconde rhétorique y pourvoit sur une bonne centaine de vers ! (Je suis donc comme une gosse qui déballe son cadeau de Noël !) Nouvelles sous peu de cette sombre affaire, donc ! Et si vous brûlez d’impatience en attendant l’article, pourquoi ne pas jeter un œil à cet ouvrage dans votre bibliothèque préférée ?
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Une vie de médiéviste |